Une entreprise informatique qui compte plus de stagiaires que d’ouvriers est condamnée à les reconnaître comme faisant partie de l’effectif

Un expert en sécurité informatique travaille devant plusieurs écrans d’ordinateurMax Duzij

L’abus de stagiaires pour couvrir la demande de main-d’œuvre sera de plus en plus difficile après une récente décision de justice, que vous pouvez consulter ici. La Chambre sociale du Tribunal supérieur de justice de Murcie a condamné une entreprise informatique pour avoir plus de stagiaires que de travailleurs dans presque tous les départements, démontrant ainsi que les besoins en personnel sont couverts par des étudiants, ce qui est « une relation de travail secrète ».

Les magistrats confirment le jugement du Tribunal Social et condamnent l’entreprise à considérer la relation avec les stagiaires comme étant de « nature ouvrière » pour « avoir déguisé par leurs pratiques non-syndicales une relation authentique de cette nature ».

Pour avoir abusé du travail des stagiaires, l’Inspection du travail a sanctionné l’entreprise informatique de près de 52 000 euros pour une infraction grave (la sanction est majorée de 50 % car le nombre de travailleurs touchés est élevé) dans le cadre de la campagne de contrôle de pratiques non sociales dans les entreprises.

Les boursiers doivent effectuer des stages parascolaires sous la protection de la Décret royal 592/2014 qui réglemente ces activités académiques externes des étudiants universitaires. Dans le cas poursuivi, les étudiants travaillaient pour l’entreprise mais dans un régime de stage hors travail sans cotisations de chômage, ni au Fonds de garantie des salaires (Fogasa), ni pour la formation professionnelle et ils n’avaient pas l’allocation de chômage subséquente.

Critère

L’arrêté établit les situations et les données qui permettent de conclure que les boursiers – sans préjudice de recevoir une formation – effectuent des tâches et des activités qui impliquent une relation de travail et, par conséquent, ont droit à un contrat de travail.

En premier lieu, il peut y avoir une relation de travail lorsque l’entreprise a plus grand nombre de stagiaires que de travailleurs employés par d’autres dans presque tous les départements, ce qui montre que les besoins en main-d’œuvre sont couverts par des stagiaires. Dans l’affaire poursuivie, de janvier 2016 jusqu’à la visite de l’inspection du travail, l’entreprise comptait 31 stagiaires contre 27 ouvriers.

Un autre critère qui pointe vers la fraude est que les bénéficiaires ont attribué fonctions spécifiques avec un emploi permanent et équivalent à celui des travailleurs, comme avoir le courrier de l’entreprise, se remettre d’absences injustifiées, ne pas tourner dans les services pour obtenir une formation plus complète, des horaires fixes et des vacances équivalentes à celles des autres travailleurs.

Le fait que les stagiaires se voient attribuer des fonctions et des tâches sur un tableau noir, tout comme les travailleurs, est également une indication que ceux qui effectuent des pratiques académiques effectuent réellement des tâches de travail.

De même, les tribunaux sont méfiants lorsque l’entreprise requiert du personnel ayant un haut niveau d’études et des connaissances spécifiques en la matière pour le développement de projets informatiques et la conception de dispositifs technologiques. « Si les stagiaires en ont, le contrat approprié serait pour des stages et non pour un stage », précise la phrase.

Les juges doivent évaluer pour faire la distinction entre relation de travail et rattachement du stagiaire si la prestation de services génère « la production d’un fruit qui est originellement acquis par l’entreprise », affirment les magistrats.

Pour la justice, il y a relation de travail déguisée lorsque le stagiaire exerce des tâches dans les mêmes conditions et avec les mêmes caractéristiques que les autres travailleurs, notamment lorsque le résultat de son travail est reçu par l’entreprise sans que l’activité réelle d’enseignement et d’enseignement soit vérifiée. Dans ce cas, il existe une relation qui doit être qualifiée de travail; assister aux notes de dépendance, aliénation et châtimentbien que les bourses oscillent entre 400 et 1 200 euros comme dans le cas analysé.

nouveau règlement

À partir du premier octobre et après l’entrée en vigueur du décret-loi royal 2/2023 qui réforme les pensions, il y aura une obligation d’inscrire les boursiers auprès de la sécurité sociale dans tous les types de stages, qu’ils soient rémunérés ou non, scolaires ou parascolaires . Cependant, cette norme n’est pas le statut de bourse revendiqué, qui continue d’être négocié pendant des mois.

« Le nouvel arrêté royal vise à prévenir les fraudes à la Sécurité sociale liées à des pratiques de formation dissimulant des emplois », précise-t-il. Luis Jimenez-Arellanoresponsable du droit du travail chez Bufete Mas y Calvet.

Les étudiants stagiaires cotiseront pour les imprévus communs et professionnels, mais pas pour le chômage, le Fogasa ou la formation professionnelle. De plus, lorsqu’il s’agit d’exercices non rémunérés, la provision pour incapacité temporaire due à des éventualités communes est exclue.

Dans pratiques rémunérées, l’entité finançant le programme de formation assumera les responsabilités de sécurité sociale comme si elle était l’employeur. Quant à la contribution, elle se fera en appliquant les règles correspondant aux contrats de formation en alternance.

Dans pratiques non rémunérées, l’entreprise ou l’entité où ils sont exécutés se chargera du devis, sauf convention contraire. Le versement à la Sécurité Sociale consistera en une redevance d’entreprise pour chaque journée de pratique de formation pour les risques communs et pour les risques professionnels, qui tiendra compte de l’exclusion de la couverture d’incapacité temporaire dérivée des risques communs.

La réglementation indique également que les autorités publiques compétentes mettront en œuvre des plans spécifiques pour éradiquer les fraudes à la Sécurité sociale liées aux pratiques de formation déguisant les emplois.

Enfin, les étudiants qui effectuent des stages avant le 1er octobre -date d’entrée en vigueur du règlement- pourront signer une accord spécial, dans les conditions et modalités fixées par le ministère de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations. Cet accord reconnaîtra la contribution pour les périodes de formation ou les pratiques non professionnelles et académiques effectuées précédemment, avec un maximum de deux ans.

Programme des cinq jours

Les rendez-vous économiques les plus importants du jour, avec les clés et le contexte pour comprendre leur portée.

RECEVEZ-LE DANS VOTRE COURRIER