Les syndicats universitaires catalans résistent à la nouvelle loi

La loi organique du système universitaire (LOSU) est en attente d’approbation au Sénat pour ce jeudi. En vue de sa ratification imminente, des entités des universités publiques catalanes ont manifesté leur rejet de la norme et ont appelé à des actes de revendication contre « la précarité des universités ». C’est le cas de l’Université de Barcelone, où ce mardi le Coordonnateur syndical (COS) et la CGT, ainsi que les syndicats d’enseignants et d’étudiants, ont appelé à la mobilisation de l’ensemble des enseignants-chercheurs pour suspendre les cours pendant la mi-journée et les l’après-midi et rejoignez l’appel pour réclamer « une véritable université publique ».

Elena Fraj et Roser Rodríguez, porte-parole de l’assemblée Transformem UB, ont exprimé les problèmes du LOSU lors d’une conférence de presse. Parmi eux, l’absence d’un poste budgétaire et d’un mécanisme de financement public, et le fait que la norme « ne résout pas le problème des 10 000 professeurs associés soumis à des situations précaires ». Les revendications de l’Université de Barcelone proviennent de l’Assemblée du personnel enseignant et de recherche (PDI), où toutes les universités publiques catalanes ont participé à un front commun contre le modèle universitaire « qui maltraite les travailleurs », contre la « stratégie néolibérale et la privatisation secrète » de l’enseignement et la structure « de vassalité qui se reproduit dans les facultés ».

Selon un iRapport 2022 de l’Observatoire du système universitaire, la Catalogne a le plus faible nombre d’enseignants chercheurs de l’État par rapport au nombre d’étudiants. Pourtant, les taux d’intérim sont les plus élevés d’Espagne : les contrats d’intérim représentent 62 % du total, contre 40 % pour la limite légale. Au vu de ces données, le LOSU propose de signer des contrats à durée indéterminée pour les 25 000 faux professeurs associés du pays (10 000 en Catalogne) afin qu’ils obtiennent des droits d’ancienneté et optent pour des compléments de salaire en récompense de leur travail d’enseignant.

De Transformem UB ils affirment que ces contrats à durée indéterminée peuvent être éteints selon les besoins pédagogiques. Ils ajoutent que la norme propose 120 heures d’enseignement par mois pour les professeurs associés, mais qu’une bonne partie du personnel de l’Université de Barcelone travaille 180 heures et ils ne savent pas comment cette réduction se fera et quels seront les salaires des les professeurs le seront. Ils affirment également qu’il n’y a pas de plan de régularisation de ces faux associés : « ils laissent en plan ceux qui font leur carrière universitaire depuis de nombreuses années ».

Un autre débat que la porte-parole Rodríguez a mis sur la table est le fait que les concours publics pour accéder à un contrat à durée indéterminée visent à sécuriser le poste, mais ne visent pas à sécuriser l’emploi du personnel enseignant. Il se demande aussi comment tous ces concours vont se dérouler sans plus de financement pour embaucher des professeurs et du personnel de recherche : « c’est un contrat à durée indéterminée sans garanties ».

Ce mardi, l’Université de Barcelone a convoqué son personnel enseignant-chercheur pour se joindre aux mobilisations de la Faculté de géographie et d’histoire et suspendre les cours entre 11h30 et 14h00 et de 18h00 à 21h00. D’autres centres publics, tels que l’Université Rovira i Virgili, l’Université de Gérone et l’Université Polytechnique (UPC) ont rejoint les revendications contre le LOSU dans l’Assemblée PDI des universités catalanes. L’UPC, en effet, est en grève illimitée depuis le 31 janvier : les professeurs associés suspendent les cours 3 heures par jour. Enric Mir, associé en architecture de cette université, explique que la revendication crée « une situation d’altération » qui pourrait finir par suspendre l’évaluation en cours, et il espère que le reste des universités publiques catalanes se joindront à la grève.

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Les revendications de toutes les entités portent sur la stabilisation immédiate de la chaire de maître de conférences, y compris les contrats de chaire pré-doctorale, post-doctorale et maître de conférence. Concernant les pré-doctorants, Transformem UB exige une augmentation de ces contrats, leur mise à jour salariale et qu’ils aient une durée minimale de 4 ans afin que les professeurs associés puissent participer à la recherche.