Le déficit linguistique en Catalogne

Le monde éducatif catalan est de nouveau en ébullition. Alors que L’affaire de l’Institut Llobregat de Sallent bat toujours son plein, le ministre de l’Éducation Josep Gonzàlez-Cambray fait face à la énième négociation avec les syndicats combatifs du secteur, qui risque de se retrouver présidée par l’une de ces questions que le public normal ne comprend tout simplement pas: si l’école 2023-2024 l’année devrait commencer le lundi 4 septembre, comme le veut le conseiller, ou plutôt le vendredi 8, comme le suggèrent les syndicats, embrassant un substitut à ce qu’ils aimeraient vraiment, qui serait de commencer après la Diada, ce qui était ce qui avait été fait depuis des temps immémoriaux. Dans ce contexte, les forces économiques du pays ont une fois de plus pointé du doigt le système éducatif pour son inefficacité dans l’apprentissage des langues étrangères, à commencer par l’anglais.

Le 16 février, l’Observatoire des langues de la Fundació d’Empresaris de Catalunya (FemCat) a publié les données d’une enquête auprès d’entreprises catalanes qui ne parlent pas exactement de l’excellence du système dans ce domaine. 90% des entreprises consultées déclarent que la connaissance des langues étrangères est importante pour leur activité. Et bien : il s’avère que 8 entreprises sur 10 se retrouvent dans le besoin de proposer des formations en langues étrangères à leurs salariés pour combler les lacunes du système éducatif.

Si nous parlons de l’anglais, la vérité est que la fameuse promesse d’une Catalogne trilingue a depuis longtemps été abandonnée. Pour le moment, la Catalogne n’a pas de plan sur l’anglais, et pour un échantillon, vous n’avez pas besoin d’un bouton, mais plutôt du même plan gouvernemental de la XIVe législature approuvé par le gouvernement de la Generalitat le 21 novembre 2021. Dit rapidement : tout au long le plan le mot « anglais » apparaît un total de zéro fois. Un pacte national sur le plurilinguisme n’est ni là ni attendu.

Mais nous ne parlons pas seulement anglais. Parmi les 90% des entreprises catalanes qui ont besoin de langues étrangères pour maintenir leur activité et assurer leur compétitivité, près de la moitié demandent une deuxième langue (généralement le français ou l’allemand). Dans ce cas, attendre du système éducatif de la Catalogne qu’il dispense une formation dans une deuxième langue étrangère, ce n’est pas demander des poires à l’orme mais plutôt ce qui suit. Fini, loin derrière, le fameux Cadre du multilinguisme présenté il y a quinze ans par la très attendue conseillère Irene Rigau, dont l’un des objectifs ambitieux était que 75 % des élèves catalans aient la possibilité d’apprendre une deuxième langue étrangère à la fin de Enseignement secondaire obligatoire.

L’échec retentissant de la deuxième langue étrangère en Catalogne a son côté tragi-comique. Devinez dans quelle ville européenne les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne ont lancé leur proposition d’enseigner « au moins » deux langues étrangères aux élèves dès le plus jeune âge ? En effet : c’était lors de la réunion du Conseil européen des 15 et 16 mars 2022 dans la ville de… Barcelone.

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