La justice oblige à enseigner les matières de base en espagnol en Catalogne malgré la nouvelle loi sur les langues

Une école à Barcelone devra enseigner « une ou plusieurs » matières de base en espagnol – en plus de la langue espagnole – afin de garantir qu’une élève dont la famille a poursuivi « reçoive effectivement » une partie de son enseignement dans la langue officielle de l’État . Bien sûr, sans établir quel pourcentage des classes cela signifiera. C’est le cœur d’une sentence du Tribunal supérieur de justice de Catalogne (TSJC) qui a été connue ce mardi et qui est la première qui ignore la nouvelle loi sur l’utilisation des langues que le Parlement catalan a approuvée l’été dernier. Les magistrats évitent de se référer à la proportion de 25% qui avait été précédemment dictée par le même tribunal (et avait été ratifiée par la Cour suprême) ; Ainsi, à proprement parler, ils se conforment à la nouvelle norme — qui empêche que les pourcentages soient déterminés de manière linéaire — et, en même temps, à la doctrine constitutionnelle, qui oblige à dispenser une partie des cours en espagnol. La phrase, qui vise une famille conseillée par l’Assemblée pour une école bilingue (AEB), souligne que les heures enseignées doivent correspondre à des matières « importantes ».

Dans la phrase, le TSJC rappelle qu’il attend que la Cour constitutionnelle résolve ses doutes quant à la légalité de la loi que le Parlement a approuvée en juin dernier et qui a reçu l’approbation du Conseil des garanties statutaires. Les magistrats de la Cour supérieure ont un jour exprimé de « sérieux doutes » sur la constitutionnalité de cette loi, qui laisse aux centres le soin de définir le modèle linguistique au lieu d’appliquer le pourcentage de 25% ordonné par la justice. Mais, en attendant cette réponse, ils empruntent une voie médiane dans laquelle ils garantissent que l’élève « reçoive effectivement en espagnol, outre la matière ou la matière correspondant à l’apprentissage de cette langue, une ou quelques matières ou matières supplémentaires » en Espagnol. Le gouvernement central a convenu il y a des mois avec l’exécutif présidé par le père Aragonès de ne pas faire appel de la nouvelle réglementation.

Les magistrats, après avoir évalué le projet éducatif du centre dans lequel la mineure est inscrite —SAFA-Urgell, dans la capitale catalane—, ont vérifié qu’en plus de la langue, elle ne reçoit qu’un enseignement en espagnol pendant l’éducation physique. Pour le TSJC, c’est bien une matière de base mais en elle « l’usage de la langue n’a pas la pertinence qu’elle a dans d’autres matières ». Ainsi, sans faire appel à la doctrine précédente des pourcentages, il demande qu’une matière ou des matières soient données en espagnol qui « en raison de leur importance dans l’ensemble du programme et de leur charge d’étude peuvent être considérées comme principales ». Ce n’est qu’ainsi, dit le jugement, qu’il y a « la possibilité de garantir juridictionnellement à l’étudiant une utilisation minimale de l’enseignement de l’espagnol » et donc de respecter la Constitution (telle qu’interprétée par la Constitution).

Après une longue épreuve judiciaire et après des années de négligence de la part du ministère de l’Éducation, la Cour supérieure de justice de Catalogne a ordonné à la Generalitat en 2020 de réorganiser l’ensemble du modèle éducatif afin qu’au moins 25% des heures d’enseignement (l’équivalent de au moins une matière principale) était enseignée en espagnol. Cette phrase ―et d’autres précédentes suprêmes et constitutionnelles― étaient basées sur le fait que l’espagnol devrait être la « langue véhiculaire » à l’école. Le gouvernement n’a pas réorganisé le modèle et a plutôt opté pour une manœuvre radicale : en juin, il a promu une loi, approuvée au Parlement avec les votes de Junts, ERC, PSC et En Comú Podem, qui interdisait l’utilisation de pourcentages dans l’emploi des langues à l’école. En modifiant le cadre réglementaire, il a bloqué l’application de la peine. Le règlement actuel établit que chaque institut ou collège choisit l’école de langue en fonction de ce qu’il considère être le meilleur. Le TSJC a supposé que, effectivement, sa peine était inapplicable en raison du changement de loi, l’a considérée comme une « fraude à la loi » et a demandé à la Cour constitutionnelle de se prononcer. Maintenant, il a prononcé une peine qui contourne les limites de cette loi.

Des sources du ministère de l’Éducation de la Generalitat ont toutefois assuré, dans des déclarations à Europa Press, que le cas traité dans la phrase « n’implique pas l’application de 25% d’espagnol dans une nouvelle salle de classe ». « C’est une affaire qui a été poursuivie avant l’approbation du décret-loi. Depuis que le nouveau cadre légal a été approuvé, aucune nouvelle école n’a eu à appliquer l’espagnol en raison de l’imposition des tribunaux », affirment ces sources. De l’AEB, sa présidente, Ana Losada, a célébré le jugement, qui n’est pas définitif, et a exprimé l’espoir que « une voie pour présenter à nouveau les appels au bilinguisme » sera ouverte.

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