La Cour suprême refuse d’annuler la norme étatique qui réglemente le baccalauréat et que la Communauté de Madrid a fait appel

La Cour suprême a rejeté le recours de la Communauté de Madrid contre une annexe à la arrêté royal du Baccalauréat approuvé par le gouvernement central dans le cadre de la nouvelle loi sur l’éducation de l’État —Lomloe— et que l’exécutif d’Isabel Díaz Ayuso a demandé son annulation en raison de sa « haute charge idéologique » et de ne pas laisser de place à la réglementation par les administrations autonomes. Dans un arrêt du 5 juillet, la Chambre contentieuse-administrative rejette tous les moyens de contestation de la Communauté de Madrid, à qui elle reproche d’avoir « passé sous silence » dans sa demande le décret régional pris pour réglementer le contenu du Baccalauréat et auquel elle se conforme la compétence que, selon la plainte, le gouvernement central l’a empêchée d’exercer. Le tribunal de grande instance impose également à l’exécutif madrilène le paiement des frais de procédure judiciaire.

L’arrêt du Tribunal Suprême règle le conflit ouvert par la Communauté de Madrid à propos de la norme qui régit les aspects fondamentaux du programme du Baccalauréat et qui constitue l’enseignement minimum pour tout l’État. Comme l’exécutif de Díaz Ayuso l’a dénoncé à l’époque, le décret royal manquait de « contenu ou de connaissances essentielles » et il y avait une « haute idéologie » (il a dénoncé que certains termes tels que durabilité ou perspective ou égalité des sexes étaient répétés à de nombreuses reprises dans des sujets avec lesquels ils n’ont aucun rapport).

Mais dans le recours présenté devant le tribunal de grande instance, il se plaignait, surtout, que la norme étatique, en fouillant dans chacune des matières du Baccalauréat, définisse les compétences spécifiques et les critères d’évaluation « de manière épuisante », de sorte que ce contenu dépasse la notion de « scolarité minimale » et ne laisse aucune place à la régulation aux administrations autonomes. La Communauté a invoqué la doctrine de la Cour constitutionnelle, dont on peut déduire que l’administration de l’État est compétente pour établir le programme d’études qui comprend les enseignements minimaux et que les gouvernements autonomes approuvent le programme d’études de chaque niveau d’enseignement sur la base de ces enseignements minimaux.

Dans sa réponse au tribunal de grande instance, le gouvernement central a fait valoir que les nouveaux programmes d’études adoptent la recommandation du Conseil de l’UE du 22 mai 2018, concernant les compétences clés pour l’apprentissage tout au long de la vie, compris comme un processus continu qui doit durer tout au long de la vie. Pour cela, a expliqué le Gouvernement, un nouvel élément a été incorporé, les compétences spécifiques, se référant aux performances que tous les élèves de l’Etat doivent être capables d’afficher lorsqu’ils terminent les enseignements. « Ils sont l’élément clé du programme pour garantir une formation commune dans tout l’État et qui sont expliqués dans les arrêtés royaux d’éducation minimale », a déclaré le procureur de la République, qui a averti le tribunal que la demande de la Communauté omettait qu’il existe d’autres éléments du programme -tels que les critères d’évaluation et les connaissances de base- dans lesquels les administrations éducatives exercent leur compétence. Par conséquent, a expliqué le gouvernement central, les compétences spécifiques établissent les objectifs des matières, mais la manière dont ces objectifs sont atteints correspond aux administrations éducatives et, en définitive, aux centres éducatifs eux-mêmes, après quoi ils peuvent développer et compléter les programmes de base.

Cette omission dénoncée par la Profession judiciaire a été l’une des clés pour que la Cour suprême rejette le pourvoi : « La CAM peut reprocher à tort à l’annexe II [la parte que pedía que se anulara] une exhaustivité, qui étouffe la possibilité d’exercer ses pouvoirs, lorsqu’elle a publié le décret 64/2022 cité par le procureur de la République, une règle qui fait taire et par laquelle elle a établi l’organisation et le programme du baccalauréat ». Les magistrats, dans une phrase pour laquelle le magistrat José Luis Requero a été rapporteur, rendent laid le gouvernement Ayuso qui, dans les exemples qu’il a sélectionnés et présentés devant la haute cour, n’a pas expliqué dans quelle mesure il n’aurait pas pu compléter la norme étatique. « La vérité est que dans le préambule de son décret (cf. section III, deuxième alinéa), elle précise qu’avec une telle disposition elle exerce pleinement sa compétence dans le plein respect des principes de bonne réglementation », prévient la Cour suprême.

Le tribunal fait également allusion à l’existence de « préjugés idéologiques » qui, selon la Communauté, « semblent être entrevus » dans les matières qui s’y prêteraient le plus, comme l’histoire espagnole et « l’histoire mondiale contemporaine ». « Eh bien, si cette hypothèse est vraie et vu comment la CAM a complété les enseignements minimaux avec son décret 64/2022, non seulement elle fait taire le fait qu’elle n’a pas été en mesure de les compléter, mais elle les réoriente également vers des approches neutres », soulignent les juges.

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