La Cour constitutionnelle empêche Vox de se rendre dans les écoles des îles Baléares pour vérifier s’il y est endoctriné

Élèves d’une école publique.Monique Torres

La Cour constitutionnelle a rendu une décision refusant à Vox l’autorisation de se rendre dans les écoles des îles Baléares pour voir si les élèves y sont endoctrinés et rendent difficile ou empêché l’utilisation de la langue espagnole pendant les heures de classe. L’arrêt rejette le recours en amparo présenté par cette formation politique devant la décision du Conseil du Parlement des îles Baléares de ne pas autoriser que ses représentants puissent accéder aux centres éducatifs publics de cette communauté autonome pendant les heures de classe, comme c’était leur demande. Vox dispose de trois sièges dans une Chambre de 59 députés.

Dans un premier temps, le gouvernement des Baléares a décidé d’autoriser Vox à visiter les centres éducatifs du réseau public pendant les heures non scolaires, afin de « ne pas interférer avec le fonctionnement normal » des écoles. Une fois la pétition déposée auprès des organes directeurs du Parlement autonome, le Bureau de la Chambre n’a pas non plus accepté que le travail de contrôle souhaité par ledit parti puisse avoir lieu pendant que les étudiants accomplissaient leurs tâches habituelles d’enseignement. Vox a alors décidé de faire appel devant la Cour constitutionnelle, arguant que le refus reçu impliquait une violation de l’article 23.2 de la Constitution, concernant le droit à la représentation politique et plus particulièrement le « droit à l’égalité d’accès aux fonctions et positions publiques, avec les exigences établies par loi.

La sentence —pour laquelle la juge María Luisa Segoviano, du secteur progressiste, a été rapporteur— explique que la visite des députés régionaux dans les centres éducatifs publics des îles Baléares constitue un instrument prévu à l’art. 15.5 du règlement du Parlement des Baléares pour le contrôle de l’action gouvernementale qui fait partie du statut du poste de député, à son tour protégé par l’article 23.2 précité de la Constitution. Mais en même temps, il souligne qu’en l’espèce la condition que la visite ait lieu en dehors des heures de classe « répond à des paramètres de rationalité et de proportionnalité », puisqu’elle était fondée sur une cause établie par la loi, telle que ne pas altérer le fonctionnement normal de activité scolaire.

Le conflit entre Vox et le gouvernement des Baléares dure depuis plus de quatre ans. Le ministère de l’Education a décidé que les députés de ladite formation pouvaient visiter les centres en dehors des heures de classe et en compagnie de l’inspecteur pédagogique de la zone, une proposition qui n’a pas été acceptée par ledit groupe parlementaire. En janvier 2020, le ministère de l’Éducation a déclaré que la proposition visait à garantir, d’une part, « le droit des députés régionaux d’accéder aux organismes publics » et, d’autre part, elle permettait aux élèves « d’exercer leur droit à l’enseignement libre de toute influence extérieure ». pression ».

La Cour constitutionnelle a décidé d’admettre le recours en amparo pour traitement en 2021, et le recours a été soumis à la session plénière, compte tenu de sa possible pertinence constitutionnelle. Or, la sentence finalement prononcée met en lumière qu' »après des demandes répétées » à Vox de préciser l’objet des visites qu’elle souhaitait effectuer, ladite formation « ne l’a pas réalisée, empêchant par cette action une considération plus spécifique pourrait être faite pour déterminer la nécessité que la visite ait eu lieu pendant les heures de classe ». En tout cas, en 2019, le porte-parole de Vox, Jorge Campos, a déclaré que le but des visites proposées était de vérifier l’état des infrastructures et « ce qui se passe avec l’imposition du catalan », et avec « l’endoctrinement qui est effectué avec immersion linguistique en catalan », pour ajouter que « nous devons répondre aux milliers de plaintes qui sont reçues depuis des années ».

Le juge Enrique Arnaldo a voté contre la décision, qui fera un vote dissident auquel se sont joints les collègues juges Ricardo Enríquez, Concepción Espejel et César Tolosa, tous issus du secteur conservateur du tribunal. La divergence est fondée sur le fait que, selon lui, la demande d’amparo aurait dû être accueillie, déclarant « la violation du droit du groupe parlementaire Vox-Actúa Baleares du Parlement des îles Baléares d’exercer des fonctions parlementaires publiques avec le exigences établies par la loi et sans perturbations illégitimes », conformément à l’article 23.2 précité de la Constitution.

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De l’avis des membres du bloc constitutionnel conservateur, les accords du Conseil du Parlement des Baléares « ont violé les (pouvoirs) du poste de parlementaire », car ils sont venus empêcher les députés du groupe appelant d’exercer le contrôle fonction du gouvernement des Baléares, « en acceptant le refus apodictique de ce dernier d’autoriser ces députés à visiter les centres éducatifs publics des îles Baléares pendant les heures de classe, visite qu’ils avaient demandée en vertu du droit d’accès aux équipements publics prévu à l’art. 15.5 du Règlement du Parlement des Îles Baléares ».

Les magistrats dissidents comprennent que « cette norme intègre le statut de la fonction de député, raison pour laquelle elle fait partie du noyau essentiel du droit fondamental d’exercer la fonction publique parlementaire avec les exigences indiquées par la loi et sans conditionnement ni troubles illégitimes » . Le vote dissident considère que le Conseil du Parlement des Baléares n’a pas exercé ses pouvoirs « pour la défense des droits des parlementaires, c’est-à-dire qu’il n’a pas assuré son efficacité, mais a simplement accepté la limitation infondée du droit de visite imposée par les Baléares Exécutif, se retranchant derrière une interprétation restrictive » du règlement de la chambre, dans des termes qui laissent dit droit vide de contenu.