Un groupe d’enseignants de Cauca tente d’entrer de force dans le Capitole national

Les enseignants indigènes du syndicat des éducateurs Cauca prennent le contrôle du Congrès de la République, à Bogotá, le 7 février 2023.LUISA GONZALEZ (REUTERS)

Un groupe d’enseignants du Cauca a tenté ce mercredi après-midi de s’introduire de force dans le Capitole national. Des sources au sein du Congrès confirment à ce journal que la session qui se déroulait à ce moment-là a été suspendue et que l’évacuation du personnel parlementaire s’est déroulée sans problème. Les porte-parole de l’Association des instituts et des travailleurs de l’éducation du Cauca (ASOINCA) sont à l’intérieur du bâtiment, à une table de dialogue avec le banc du sud-ouest. Ils exigent des améliorations des soins de santé dans le département et affirment qu’ils camperont jusqu’à ce que leurs réclamations soient traitées.

La principale demande est conforme à la réforme de la santé et à la volonté du Président de la République, Gustavo Petro, de mettre fin à l’intermédiation des Entités Prestataires de Santé (EPS) pour accéder aux services médicaux. « Nous sommes fatigués d’enterrer nos compañeros et nos familles », a déclaré par téléphone un porte-parole d’ASOINCA, préférant ne pas être nommé par crainte de représailles pour les violences dans le Cauca. Il dénonce que les EPS ont privatisé la santé et laissé les travailleurs de l’éducation sans protection. Selon les enseignants, la négligence a ajouté aux obstacles bureaucratiques en empêchant des dizaines de camarades de classe de recevoir des soins lorsqu’ils en avaient besoin pour sauver leur vie.

La protestation n’est pas contre le gouvernement, mais une revendication contre la classe politique dans son ensemble. Les enseignants reconnaissent que leur aspiration est en phase avec les intentions de la présidente et de la ministre de la Santé, Carolina Corcho. « Nous ne nous opposons pas à cela. Nous essayons de faire en sorte que la Colombie ait enfin un modèle de santé qui place la vie et non les affaires au premier plan », explique le porte-parole, faisant référence à Cosmitet, une société médicale privée en charge de la santé des enseignants. Ils ont demandé la présence du Médiateur, du ministère de l’Éducation, du ministère de la Santé et du ministère de l’Intérieur.

Le porte-parole explique que le groupe a quitté Cauca mardi soir. Il est arrivé à la Plaza de Bolívar à 15h00 et a tenté peu de temps après de se frayer un chemin dans le Capitole. Certains de ses collègues sont à l’intérieur du bâtiment, à une table de dialogue avec des membres du Congrès. Il y a plus de manifestants sur le chemin et tout le monde va rester la nuit. « Nous ne partirons pas tant que la situation ne sera pas résolue », dit-il. Selon le porte-parole, le Congrès est, pour eux, un moyen de se faire entendre face à l’abandon qu’ils ressentent dans le Cauca, malgré le fait que certaines autres demandes aient été satisfaites ces dernières semaines.

L’Assemblée législative en était ce mercredi à sa première journée de sessions extraordinaires. Le Sénat et la Chambre des représentants ont tenu une séance plénière conjointe sur la décision de la Cour interaméricaine des droits de l’homme concernant l’extermination de l’Union patriotique. La séance a été ajournée et les membres du Congrès et les conseillers se sont retirés par des sorties alternatives à celle qui mène à la Plaza de Bolívar. Le siège du sud-ouest et des représentants des ministères du Travail et de l’Intérieur discutent actuellement dans la salle Galán avec les porte-parole des enseignants.

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