Musique, politique et éducation

Le pianiste et metteur en scène Daniel Barenboim.Miguel Ángel Molina (EFE)

À une occasion, Josep Maria Prat, directeur d’une agence musicale qui va apporter et apporter à la ville la meilleure musique et les meilleurs interprètes du harreu, commentera que le monde de la musique classique était une mena d’estat, et que le cap d’aquest état était Daniel Barenboim.

Potser ne sera plus gaire temps, ni n’interprétera plus en live ou sur disque à cause d’une maladie neuronale entreprenante, mais depuis trente ou quarante ans il est, véritablement, le factotum barcelonais de la diffusion de la grande musique — música molt més great , par spirituel, celui qui avait l’habitude de se sentir als « esdeveniments » massius, fait face à cela això sembli une opinion prouvée. Il y a eu un interprète brillant, qui pourrait être inégalé, des sonates de Beethoven, qui sont définitives et toutes en format DVD, et aussi de celle de Bonn —nous agafa un treball quand je l’ai senti interprété par lui, Perlman et Yo-Yo Ma — et quelque chose d’autre qu’un jour tu décides d’étudier et de jouer du piano. Pas pour atzar es jueu —les personnes qui ont donné, depuis toujours, une grande partie des plus grands interprètes—, et, pour l’écriture, l’espagnol et l’argentin —qui parlent une langue presque aussi musicale que l’italien.

Plus de visages : l’année 1999, Barenboïm, avec l’accolade de l’intellectuel palestinien Edward Saïd, mènera l’une des plus belles initiatives qui aient été données dans le panorama de la musique classique européenne : il fondera le West-Eastern Divan Orchestra, dénomination inspirée par un cycle conegut de poèmes de Goethe, qui leur a été donné —sens d’être-ho del tot, parce que c’était une soca-rel allemande— de universal i ciutadà del món. Cet orchestre —dirigé par Barenboim, et non Said, qui était la maison des lettres— a dynamisé pour tous les sauvages non seulement la bonne musique, mais aussi le misatge que les jueus i àrabs sont, en plus de pauvres ennemis pour des raisons de religion, éssers humains els uns i els altres. Voilà une considération qui manque à cause des courants d’opinion sectoriels qui menacent la question fondamentale : soit vous êtes un être humain, soit vous êtes un animal, un végétal ou un minéral. Et si vous êtes un être humain, la dignité que vous méritez n’admet pas la plus subtile des distinctions : hommes, noirs, épiciers, femmes, amis du recyclage, fumeurs, patriotes, délinquants aussi : tous méritent la plus haute considération. Ne les usinez pas.

Maintenant, la maison d’édition Acantilado – qui, en matière de dosage, est peut-être numéro un sur la scène de langue espagnole – apporte aux librairies un ouvrage de Daniel Barenboim qui explique les vicissitudes de cette initiative, et plus sur ce que cette personne pense pianiste à la l’environnement de la musique et son rapport — non pas a priori, comme c’est le cas avec les régimes totalitaires (vegeu le cas de Xostakóvitx, celui de Prokofiev aussi), mais a posteriori : dans une cinquième voie la musique afin de répandre une cause pacifiste, et , affrontent de plus, à la manière allemande les esprits, pour les nombreux affrontements que les différents propriétaires des esprits ont entre eux.

Le lecteur de ce livre extraordinaire ne s’inquiète pas s’il tombe sur des références propres à un musicien au premier chapitre, qui seront également compréhensibles pour un mélomane. Mais j’ai continué devant. Le chapitre 3 partira de bocabadat : ​​un pianiste et chef d’orchestre qui revendique la place de la musique dans les plans d’études du monde (esmentant Aristòtil) et, qui plus est, un musicien capable de lier la musique à la philosophie de Spinoza, celle dont j’ai vu qu’il arrivera pour la première fois trois ans plus tard, c’est inhabituel pour debò. Même Theodor Adorno, qui connaissait tant de choses en philosophie qu’en musicologie, ne va pas insinuer que la philosophie de Spinoza pourrait éclairer notre manière de comprendre et d’accompagner la musique. Généralement, les musicologues stricts ne présentent que les formulations de tous les théoriciens, et il y en a qui ne savent pas distinguer une quinte diminuée dans la musique d’accompagnement. De fet, és meunier ne sachant-ne tant.

Je ne parle pas de son engagement pour la cause palestinienne, ce qui le conduit à critiquer sévèrement le factotum barcelonais actuel de diffusion de la grande musique — a l’estat d’Israel, per molt jueu qui a suivi le mateix. L’histoire racontée de deux Palestiniens qui, avec toutes les difficultés, vont se frayer un chemin dans le domaine de l’interprétation, est absolument admirable, belle et dérangeante. Que diront vos frères de Schumann, de Bach, de Don Giovanni, de Mozart et du co-animateur de l’Orquestra de l’Est i de l’Oest, son grand ami Edward Said ?

C’est le meilleur livre sur la musique qui ait été publié ici depuis l’enfance pour certains qui pouvaient se limiter à jouer du piano et à diriger des orchestres, et à remplir la butxaca des convives. La catégorie intellectuelle et humaine de Daniel Barenboim aplatit tout le livre et devient l’auteur, non pas dans un « cap d’état » de la musique européenne, mais dans la personne qui a la dimension la plus intellectuelle et spirituelle de la musique, i, pour això mateix, le rôle qui pourrait jouer dans la formation de la citoyenneté du pays qui a suivi.

Couverture du livre La musique réveille le temps.

la musique réveille le temps

Daniel Barenboïm. Falaise