L’Italie fait un pas en avant face à la menace que représentent les téléphones portables et certains contenus auxquels ils permettent d’accéder à la santé mentale et au bien-être des mineurs. En plein débat sur les dégâts qu’ils peuvent causer et sur l’âge à partir duquel les mineurs devraient être autorisés à accéder à ces appareils, notamment dans les centres éducatifs, le pays transalpin va obliger à partir de ce mardi les téléopérateurs à bloquer la navigation sur huit catégories de sites internet considérés. inapproprié pour toutes les cartes SIM dont le propriétaire est une personne de moins de 18 ans.
La nouvelle mesure ne permettra pas l’accès aux sites dont le contenu est lié à la vente d’armes, aux jeux et paris, à la pornographie, aux sectes religieuses, à la violence et à l’incitation au suicide, à la haine ou à l’intolérance qui promeuvent des comportements alimentaires à risque (comme l’anorexie ou la boulimie) ou à la drogue. utiliser. Le problème est qu’il s’agit d’une barrière quelque peu poreuse, peut-être plus symbolique qu’utile, puisque la majorité des cartes SIM dont disposent les mineurs sont au nom de leurs parents. Dans ce cas, si les parents le demandent, le téléopérateur peut imposer ce qu’on appelle le contrôle parental sur les téléphones de leurs enfants.
L’autre problème est qu’une grande partie des contenus que l’Autorité italienne de garantie des communications (Agcom) considère comme inappropriés parviennent aux appareils mobiles via les réseaux sociaux et autres canaux de communication. De plus, la publicité des maisons de paris, si présente dans tous les types de contenus qui ne sont pas contrôlés, ne sera pas non plus filtrée.
L’initiative de l’administration italienne, qui intervient maintenant parce que les téléporateurs n’ont pas pu appliquer volontairement un système similaire en 2020, comme cela avait été convenu, constitue une petite révolution en Europe. Dans le reste des pays, comme c’est également le cas en Espagne, le contrôle parental n’est pas imposé par l’État aux opérateurs, mais est laissé entre les mains des parents, qui peuvent le faire via des applications conçues pour ce type de limitations. La bataille se livre dans la sphère nationale. Mais le débat qui anime actuellement l’UE suggère que les États et les institutions – comme les écoles elles-mêmes – doivent être plus stricts dans l’application de ces contrôles et les étendre avec des critères homogènes régis par des paramètres d’âge.
En effet, 85 % des adolescents italiens âgés de 11 à 17 ans utilisent quotidiennement un téléphone mobile intelligent, tandis que 72 % surfent quotidiennement sur Internet. L’accès à des contenus violents ou pornographiques est devenu monnaie courante, au point qu’il a commencé à façonner les habitudes sociales et sexuelles de toute une génération d’adolescents.
La « navigation sécurisée » imposée par l’Italie – comme on l’appelle dans le pays – sera activée gratuitement et n’impliquera aucune modification de la configuration du téléphone. Mais il tentera également d’éviter la censure de contenus qui pourraient être affectés par le veto et qui, en réalité, abordent le sujet de manière pédagogique et préventive. Le veto ne sera pas non plus activé lorsqu’il s’agira, par exemple, de nus à des fins artistiques. « Dans la plupart des cas, le blocage n’est pas activé par un seul contenu, mais au niveau du domaine ou du sous-domaine Web, en fonction du profil du site », précise Agcom. En Italie, l’âge minimum pour posséder une carte SIM est actuellement de huit ans, même si de nombreux opérateurs téléphoniques exigent que le client ait au moins 15 ans pour avoir un contrat à son nom.
En Espagne, ainsi que dans d’autres pays européens, le débat commence à prendre forme et des communautés autonomes comme la Catalogne veulent réglementer l’utilisation du téléphone portable dans les centres éducatifs, notamment dans les écoles secondaires, car il existe actuellement plusieurs cas et une enquête par le ministère de l’Éducation révèle que seulement la moitié des centres ont des réglementations, et 23 % les interdisent déjà. Mais le ministère n’est pas favorable à l’adoption d’une interdiction générale. C’est pour cette raison qu’il a choisi d’ouvrir un processus de débat pour recueillir les avis des enseignants, des familles, des étudiants et même des pédiatres. Fort de ces informations, le département enverra en janvier des lignes directrices aux centres afin qu’ils puissent élaborer leur propre règlement, également après discussion avec leur communauté éducative.
Le débat est également lié à l’application des écrans dans les salles de classe à des fins pédagogiques qui, après une décennie de boom euphorique, commence à être profondément discutée. De nombreux pays nordiques qui ont commencé à mettre en œuvre ces systèmes, comme la Suède, sont désormais les premiers à faire marche arrière et à commencer à revoir leurs plans de numérisation de l’éducation.
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