Nouvelle année, nouveau mandat et nouveaux horaires. Professeurs et élèves ont repris le chemin de la classe ce lundi avec la grande nouveauté d’avoir, pour les premiers, une heure de cours en moins et, pour les seconds, des professeurs différents qui leur enseignent la même matière. Ces trois derniers mois, les directions ont tâtonné pour équilibrer et réorganiser les nouveaux horaires dus à l’incorporation de 3 566 nouveaux enseignants en janvier, pour compenser le temps d’enseignement moindre des enseignants dans le public. Une mesure, très attendue et applaudie par le groupe, mais critiquée pour son application en milieu de parcours. « Nous exigeons la réduction du temps d’enseignement, mais pas que cela se fasse en milieu de cours, c’est un travail bâclé car cela peut affecter les étudiants », résume Joan Cumeras, membre du conseil d’administration permanent.
La réduction des heures de classe pour les enseignants du public est une vieille revendication du secteur car c’est l’une des mesures mises en place lors des coupures d’il y a une décennie pour éviter d’agrandir les effectifs. Mais juste avant le début du cours, et pour éviter de nouvelles grèves, les syndicats et le ministère de l’Éducation sont parvenus à un accord pour l’inverser, de sorte que les enseignants du primaire passent 24 à 23 heures par semaine à donner des cours, et 19 à 18 au secondaire. Pour compenser cela, l’Éducation a augmenté 3 566 nouveaux enseignants -1 431 au primaire et 2 135 au secondaire- qui rejoignent les 3 275 centres publics en janvier et rejoindront l’effectif actuel de plus de 65 000 enseignants.
Au cours de ces dernières semaines, les centres ont appris combien d’enseignants leur étaient affectés et ont pu demander quel type de profils ils souhaitaient intégrer. Les écoles primaires ont majoritairement opté pour des enseignants généralistes, suivis des pédagogues thérapeutiques, des enseignants de la petite enfance et des spécialistes de l’anglais. Au secondaire, les enseignants de cette langue étrangère ont été les plus demandés, suivis des conseillers et des matières telles que les sciences sociales et la technologie.
Mais toutes les dotations -ou journées complètes- ne correspondent pas à de nouveaux enseignants. En effet, l’Éducation assure que dans deux cas sur trois ce qui a été fait est de prolonger la journée aux enseignants qui étaient déjà au centre, avec des horaires réduits. C’est le cas de l’institut scolaire de Castellterçol, qui a profité des heures accordées pour faire le travail à temps partiel de quatre enseignants. « Cela ne nous a pas causé de maux de tête et nous avons renforcé notre attention à la diversité, au co-enseignement et aux clivages », explique le directeur Pau Gaitan.
Faire de la place aux nouvelles recrues n’a pas été simple pour la plupart des adresses, notamment en instituts. Au primaire, les enseignants sont plus généralistes et transversaux, mais au secondaire ce sont tous des spécialistes, donc trouver des profils pouvant enseigner plus d’une matière est plus compliqué.
A l’institut Santiago Sobrequés de Gérone, l’heure que le professeur de français a réduite sera couverte par le nouveau professeur d’anglais qui vient d’arriver. « Nous lui avons donné le niveau le plus bas possible », explique la réalisatrice, Joan Cumeras. Mais la dentelle aux fuseaux que certains centres ont dû faire est importante. « Pour couvrir l’Education Physique, nous avons constaté que les Sciences Sociales avaient déjà enseigné des cours à l’école primaire, donc nous lui donnons les heures et les Sciences Sociales sont couvertes par le nouveau spécialiste qui est arrivé », ajoute Cumeras.
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Les directeurs applaudissent depuis longtemps la réduction du temps de classe, mais ont vivement critiqué le fait qu’elle se soit faite en milieu de cours et que l’accord avec les syndicats ait été passé sans avoir préalablement consulté les enseignants et sans tenir compte compte des répercussions que cela aurait sur le temps de refaire tous les horaires.
Un enseignant pour l’école primaire et un spécialiste d’anglais à temps partiel pour l’école secondaire sont arrivés à l’école El Til·ler de Barcelone. Ce dernier doit couvrir l’heure que le reste des enseignants de l’ESO sont réduits. « Le spécialiste anglais sait où il en vient et est conscient qu’à un moment donné il devra faire quelque chose qui n’est pas sa spécialité », avoue le réalisateur Domi Viñas. Le réalisateur regrette également le moment où les renforts arrivent. « La mesure n’est pas faite en pensant à l’amélioration pédagogique ou que les enseignants gagnent des heures de coordination. Et cela a deux répercussions négatives : la perte d’apprentissage des étudiants de l’ESO et le fait que le nouveau professeur n’a aucune relation avec les étudiants », déplore Viñas.
Pour éviter cette jonglerie et ses conséquences négatives pour les étudiants, les professeurs de l’Institut Gabriela Mistral de Sant Vicenç dels Horts ont décidé à la faculté de ne pas réduire le temps d’enseignement cette année. Les cinq nouvelles incorporations qui sont arrivées serviront à faire des fractionnements et à apporter un soutien aux enseignants actuels pendant la classe.
Plus d’enseignants que jamais
Pour sa part, le ministre de l’Éducation, Josep Gonzàlez-Cambray, a souligné ce lundi qu’avec l’incorporation des 3 500 enseignants, le système éducatif compte « plus d’enseignants que jamais ». Dans une interview sur TV3, Cambray a également admis que « ce n’est pas décidé » le jour de la rentrée scolaire, et que cette décision sera discutée et décidée conjointement avec le Conseil scolaire de Catalogne.
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