L’école publique doit mobiliser plus de 174 000 postes d’enseignants pour répondre aux objectifs de réduction de l’intérim

L’intérim dans le secteur de l’éducation s’établit à 27,46% en ce mois de septembre 2022, comme le rapporte ce vendredi la Centrale des syndicats indépendants et des fonctionnaires (CSIF). Le taux, estime le syndicat, est élevé, s’il doit être réduit de 8% jusqu’en janvier 2025. Le gouvernement espagnol a fixé ce pourcentage comme objectif pour toutes les administrations publiques après la réprimande des autorités européennes pour les chiffres élevés de emploi temporaire. Pour y parvenir dans le secteur des enseignants de l’enseignement public, il faudrait convoquer 174.946 postes dans les deux prochaines années, selon le syndicat. Ce chiffre comprend les 50 000 enseignants qui ont été exclus du système en 2010 en raison de coupes budgétaires.

Le président du CSIF Education, Mario Gutiérrez, se dit convaincu que le nombre d’intérimaires sera réduit lorsque les trois processus d’opposition déjà prévus seront convoqués. Avant le 31 décembre, ce sera le premier concours au mérite uniquement. Les enseignants peuvent participer en ne présentant que les documents nécessaires, sans avoir besoin de passer un examen. Gutiérrez explique que, cette fois, les enseignants expérimentés ont plus de possibilités. La CSIF a également assuré que les communautés autonomes de Catalogne, du Pays basque et de Galice veulent être en dehors de ce « processus centralisateur » du premier concours, dans lequel les enseignants pourront postuler pour une autonomie unique. « Cela arrive parce qu’il y a un danger qu’une personne apparaisse dans plusieurs communautés et amène un demandeur à avoir plusieurs places », explique Gutiérrez. Les deux autres processus, qui comprendront les phases de fond et d’opposition, auront lieu aux étés 2023 et 2024.

La communauté autonome avec le taux d’intérim le plus élevé parmi les enseignants est la Navarre, avec 43,34% (19 828 enseignants). Elle est suivie par les îles Canaries, avec 39,36% (9 833). L’autonomie avec le moins de stagiaires est la Galice, avec 7,96% (2 411 enseignants). Pour Gutiérrez, la temporalité suppose aussi un problème supplémentaire, celui du transfert continu d’un lieu à un autre. « Ils changent de centre chaque année et ce n’est pas bon pour le système », explique-t-il.

Isabel Madruga, secrétaire de négociation et de coordination autonome du CSIF, a souligné que la temporalité rend également difficile l’amélioration du système éducatif, en ce qui concerne « l’échec scolaire, le décrochage et les difficultés d’apprentissage que connaissent de nombreux élèves ».

L’Espagne a un déficit d’investissement dans l’éducation publique de 6 930 millions d’euros par rapport au chiffre alloué en 2010, selon le CSIF. Dans un contexte d’inflation. Gutiérrez calcule que la perte de pouvoir d’achat des enseignants est de 10 %.

Le syndicat a exigé la suppression du taux de remplacement, appelé à embaucher des enseignants pour couvrir les arrêts maladie dus à la retraite, à la maladie ou au décès. Le syndicat considère que l’offre d’emploi doit répondre aux besoins du système éducatif et non au pourcentage indiqué par un taux. Une autre de ses demandes est de maintenir les renforts pour le covid, une stratégie qui a été mise en place pour embaucher des enseignants sur une base saisonnière pendant la pandémie. « Nous demandons que ces 40 000 enseignants restent dans le système pour toujours », déclare Gutiérrez.

Augmentation des investissements dans l’éducation publique ; l’augmentation des frais de déplacement, gelés depuis plus d’une décennie ; un statut de l’enseignement et une réduction des ratios sont d’autres points qu’ils demandent au ministère de l’Éducation de résoudre. Madruga a assuré que si un processus de dialogue ne démarre pas, ils n’excluront pas les mobilisations car « ça ne peut pas continuer comme ça ».

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