Le gouvernement ouvre pour la première fois le financement de la réforme universitaire, mais ne précise pas le montant

La ministre Diana Morant, présidant ce jeudi la Conférence générale sur la politique universitaire.ZIPI ARAGON (EFE)

Le Gouvernement s’est ouvert pour la première fois pour financer partiellement la réforme des campus prévue par la Loi Organique du Système Universitaire (LOSU). Cela a été fait par l’intermédiaire de la ministre de la Science, de l’Innovation et des Universités, Diana Morant, qui a rencontré jeudi les conseillers et vice-conseillers du secteur lors de sa première Conférence générale sur la politique universitaire. Morant n’a toutefois pas souhaité en préciser le montant.

Le ministère va également créer un groupe de travail – dans lequel seront présents les communautés autonomes, le ministère, les syndicats et les recteurs – pour élaborer l’application du LOSU à partir de la semaine prochaine et s’est engagé à faire en sorte que les délais soient prolongés, puisque les recteurs avaient dénoncé qu’ils ne pouvaient pas commencer le nouveau cours dans le respect des conditions de la loi. Cela signifie investir dans des politiques visant à rendre la dignité à la main-d’œuvre (pleine de faux professeurs associés), à fournir des ressources aux scientifiques ou à attirer des talents étrangers. Ce n’est que si le financement des caisses universitaires prévu dans le LOSU est augmenté de 15 %, affirme-t-on dans la norme elle-même, qu’il sera possible de « chercher des alternatives au défi démographique ou à l’urgence climatique », d’améliorer l’enseignement, de former partout. toute la vie des citoyens, en œuvrant pour l’employabilité ou en « générant plus et de meilleure recherche dans une logique de transfert et d’échange ».

Dans le préambule de la LOSU elle-même, l’Exécutif reconnaît que « les universités publiques espagnoles ont constamment souffert d’un financement public insuffisant au cours de la dernière décennie » et propose comme « objectif » que 1 % du produit intérieur brut (PIB) soit investi dans l’enseignement public. l’enseignement universitaire dans tout l’État en 2030. En 2022 (dernières données), le Les dépenses publiques consacrées à la politique universitaire (niveaux de diplôme, de maîtrise et de doctorat) ont été estimées à 0,76 % du PIB. On estime donc que pour atteindre ce 1 % de financement, le montant supplémentaire destiné aux campus doit augmenter de 3,135 millions d’euros.

Et qui doit payer pour ce montant supplémentaire de 3 135 dans les universités ? Les dépenses en Espagne sont très décentralisées et 87,7 % correspondent aux communautés autonomes, qui ont transféré les compétences en matière d’enseignement supérieur. Et là vient le problème, car celui qui légifère sur le fonctionnement des universités est le ministère et celui qui l’exécute sont les recteurs qui ont l’autonomie. C’est pourquoi approuver une loi universitaire est toujours un jeu d’enfant qui ne plaît jamais à personne. Morant a demandé aux communautés de faire également un effort financier : « Elles ne financent pas équitablement. On a vu que certains ont augmenté d’environ 40% en cinq ans et d’autres de 5%.»

Selon les calculs des recteurs, limiter les heures d’enseignement des professeurs associés (120), des professeurs permanents (240) et des professeurs assistants (180) coûterait 225 millions d’euros pour forcer de nouvelles embauches. Plus tard, selon eux, il faudrait un montant de 195 millions pour appliquer un taux de remplacement de 120% (pour 10 enseignants réguliers qui partent à la retraite, 12 entrent) afin d’assumer les coûts de sécurité sociale de ces 10 000 enseignants, qui pendant qu’ils sont en fonction, l’État paie, puisqu’ils contribuent au Muface. Et ils estiment que mettre fin au travail temporaire (ne dépassant pas 8 %) coûtera 106 millions, tandis que l’amélioration de la qualité de la main d’œuvre – en attirant les talents, par exemple – coûtera 318 millions supplémentaires. Au total, 844 millions. Morant, qui a hérité des calculs déjà effectués par le défunt ministère des Universités, n’a pas voulu se lancer dans l’évaluation de certaines données « de la part » [de los rectores].

Quatre ans de négociations

C’est la première fois que l’Exécutif s’ouvre publiquement au financement de la loi. Depuis que la norme a commencé à être négociée en 2020 – avec à sa tête le ministre Manuel Castells puis avec son successeur, Joan Subirats – les gouvernements autonomes d’opposition ont critiqué le fait de devoir appliquer les mesures de la norme sans allocation financière supplémentaire. Le président de Castilla-La Mancha, Emiliano García Page, s’est joint aux plaintes et s’est déclaré disposé à s’adresser à la Cour Constitutionnelle : « Je n’ai aucun problème à soulever un conflit constitutionnel si ce projet avance comme ils le proposent ». Le gouvernement, quant à lui, effectuait des calculs et commandait une étude de viabilité économique à l’Institut valencien de recherches économiques (IVIE) et organisait, en collaboration avec les recteurs, une conférence sur le financement universitaire à l’Université Menéndez Pelayo, qui s’est tenue en septembre.

Et en décembre dernier, la conférence des recteurs (CRUE), toujours très discrète et hésitante à se positionner, est entrée en scène, et s’est montrée implacable dans sa monographie « Sommes-nous face à un nouvel exemple dans lequel le gouvernement central légifère et les communautés autonomes paient ? (Loi Dépendance, soins de santé aux personnes déplacées, etc.)

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