Après deux ans et demi de pandémie, l’Université nationale d’enseignement à distance (UNED) a accueilli ce lundi le premier grand acte de l’enseignement supérieur sans masques ni gels hydroalcooliques : l’inauguration officielle de l’année universitaire avec la présence du roi Felipe VI, le le ministre Joan Subirats, la présidente de la Communauté de Madrid, Isabel Díaz Ayuso, et une très large représentation des 90 recteurs (50 des campus publics et 40 des privés), ces derniers vêtus d’un bonnet et d’une toge. En août dernier, l’UNED a célébré son 50e anniversaire et son recteur, Ricardo Mairal Usón, était fier du travail de l’institution pendant toutes ces décennies : « Sans tomber dans l’exagération, l’UNED est le meilleur exemple de la démocratisation de l’enseignement supérieur parce que, dans un contexte véritablement démocratique et progressiste, l’université doit être guidée par un principe inaliénable : égalité des chances, inclusion et équité ».
Le roi a fait remarquer qu’« aujourd’hui plus que jamais, l’internationalisation de l’université espagnole est essentielle ». Pour cette raison, a-t-il insisté, « nos centres doivent être encouragés à établir des liens au-delà de leurs limites traditionnelles, en favorisant les échanges et en accueillant de nouveaux étudiants et enseignants du monde entier ». Déjà 31 universités espagnoles font partie des consortiums de campus qui partageront étudiants et enseignants. L’Espagne est, après la France et l’Allemagne, le pays qui compte le plus de centres dans les alliances de l’UE. Subirats et les recteurs ont également souligné la nécessité de s’ouvrir à d’autres pays, l’une des grandes questions en suspens en Espagne. L’année dernière, les étrangers représentaient à peine 6% des licences et 21,3% des masters de l’année universitaire 2020-2021.
Les recteurs, par la bouche de leur président, Juan Romo, n’ont pas voulu laisser passer l’occasion d’exiger des « réformes urgentes », visant à améliorer la stabilité du corps enseignant pour tenter d’attirer et de retenir les talents et lutter contre le vieillissement de la main-d’œuvre. . Et cela, a rappelé Romo, doit s’accompagner d’une augmentation des financements pour l’application de la loi organique du système universitaire (LOSU). Le président de la conférence des recteurs (CRUE) n’a cependant pas voulu approfondir sa demande et n’a pas fixé de chiffre d’investissement supplémentaire, contrairement à la semaine dernière au Congrès ―un forum auquel il a participé pour parler du LOSU―, lorsqu’il estimé qu’une augmentation de 2 500 millions d’euros serait nécessaire.
Le ministre Subirats a à peine passé du temps à parler de son projet de loi, qui poursuit son chemin après avoir déposé trois amendements à l’ensemble du projet de loi la semaine dernière. L’homme politique a toutefois insisté sur la nécessité de se former tout au long de la vie dans un monde qui change à une vitesse vertigineuse. C’est pourquoi son service travaille sur des projets pilotes de micro-diplômes, des formations courtes où l’on apprend quelque chose de très précis – le recyclage express – et où l’on obtient un certificat de qualification. « Nous sommes coupables d’une certaine rigidité dans l’offre », a reconnu le ministre. Assise à côté de lui se trouvait Isabel Díaz Ayuso, qui lors de son discours était fière de la « baisse historique des taux » à Madrid. Ignorant que son gouvernement régional a voté contre – le seul de toute l’Espagne – et qu’il a fait appel de la mesure – parrainée par le ministère – devant la Cour supérieure de justice de Madrid.