La justice réitère que la nouvelle loi sur le catalan à l’école « est inconstitutionnelle »

Messages contre 25% d’espagnol dans un centre éducatif à Montcada i Reixac.Gianluca Battista

Le Tribunal supérieur de justice de Catalogne (TSJC) a décidé d’accorder l’application de 25% d’espagnol dans deux salles de classe de trois écoles catalanes car il s’agit d’un cas « exceptionnel et subsidiaire ». Le tribunal admet que les nouvelles lois de la Generalitat sur l’utilisation des langues dans les écoles, approuvées l’année dernière (décret-loi 6/22 et loi 8/22), représentent une « ingérence » lorsqu’il s’agit d’accorder plus d’heures d’espagnol dans les centres, mais souligne que ces réglementations, à son avis, « sont inconstitutionnelles » et a décidé de confirmer les 25% qui, par précaution, avaient trois familles accordées. La Cour constitutionnelle ne s’est toutefois pas encore prononcée sur ces lois régionales.

La ministre de l’Éducation, Anna Simó, a critiqué mardi le TSJC. « Le tribunal n’a pas de fonctions pédagogiques et ne devrait pas s’immiscer dans ces dossiers », a lancé Simó, qui a également accusé les juges de la Supérieure de Catalogne d' »être entrés en campagne » pour le fait d’avoir publié un aperçu la semaine dernière, et ce mardi les résolutions, en pleine campagne électorale du 23-J. Simó, qui a avancé qu’il présentera un recours devant la Cour suprême, a précisé que les peines ne concernaient que deux élèves, car l’un d’entre eux a déjà terminé le cycle scolaire.

Le tribunal, dans un acte inhabituel, a déjà avancé la décision de ces trois centres la semaine dernière, mais jusqu’à ce mardi, il n’a pas publié la résolution dans son intégralité. Jusqu’à présent, le tribunal contentieux avait refusé d’accorder de nouvelles mesures liées à l’augmentation de la présence de l’espagnol en classe depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation catalane, qui établit que des pourcentages ne peuvent être fixés dans l’utilisation des langues et que leur présence dans les écoles doit être modulée en fonction du profil de chaque centre, à la seule condition qu’à la fin de l’enseignement obligatoire, tous les élèves aient une connaissance suffisante des deux langues officielles.

Le TSJC considère ce nouveau règlement comme « inconstitutionnel » parce qu’il va à l’encontre de nombreuses condamnations précédentes et parce qu’il « bloque » l’application de la sentence qui établit l’obligation d’enseigner en espagnol au moins 25% des matières de base dans l’ensemble du système éducatif, qui aurait dû entrer en vigueur en avril de l’année dernière et ne l’a jamais fait. Pour cette raison, le Tribunal supérieur de Catalogne lui-même, il y a tout juste un an, a demandé à la Cour constitutionnelle de se prononcer sur la légalité de ces lois régionales, une décision qui n’a pas encore été rendue. Cependant, il admet que la nouvelle réglementation catalane « s’applique » dans ce cas.

Le TSJC est d’avis qu’il ne faut pas attendre ce prononcé constitutionnel pour confirmer les mesures conservatoires jusqu’ici accordées à trois familles qui avaient demandé 25% de cours en espagnol pour leurs enfants, compte tenu du « caractère exceptionnel et subsidiaire » de ces trois cas. « Ce recours ne traite pas de la situation générale du système éducatif en Catalogne, mais plutôt de la situation spécifique de l’enfant de l’appelant », soutiennent les juges, de sorte que, « bien qu’une intervention juridictionnelle générale se référant au système éducatif dans son ensemble ne soit pas possible sans soulever les doutes de constitutionnalité qui surgissent, la situation n’est pas la même lorsqu’il s’agit de traiter le cas spécifique d’un élève spécifique ».

Les magistrats reconnaissent, dans les trois cas, le droit des membres de la famille « à ce que leur enfant reçoive, à l’école et dans le cursus dans lequel il poursuit ses études, un enseignement efficace et équilibré en langue espagnole », qui se traduit par « au moins un autre domaine, matière ou matière curriculaire non linguistique » enseigné en espagnol. En revanche, le tribunal n’accepte pas la demande de la famille d’annuler le projet linguistique, car il s’agit d’un document qui concerne tous les élèves, ni le changement de labellisation du centre, car les écoles ont une autonomie à cet égard.

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Dans ces trois résolutions, le TSJC va plus loin et, réfléchissant aux politiques éducatives, assure que le modèle d’immersion en langue catalane « pourrait être viable dans un enseignement libre binaire ou à option linguistique » (comme celui du Pays basque), mais que, tel qu’il est actuellement, il a des « limites » lorsqu’il s’agit d’atteindre un équilibre entre le respect du « statut co-officiel des langues et le droit des élèves à recevoir un minimum d’enseignement en espagnol, sur des bases constitutionnelles et légales ».

La semaine dernière, le TSJC a affirmé avoir délibéré sur le cas de cinq écoles. Dans trois d’entre eux, le tribunal confirme 25% d’espagnol, mais dans les deux autres, le processus a été temporairement paralysé en attendant la documentation.