Le ministère de l’Éducation créera une commission avec les syndicats pour trouver un moyen d’éviter que les enseignants intérimaires ayant plus d’années d’expérience ne soient licenciés s’ils n’obtiennent pas l’un des postes fixes prévus dans les différentes phases du processus de stabilisation. La réglementation qui réglemente ce processus – l’État – envisage la cessation de ces personnels et une indemnisation. Selon le secteur de l’intérim, quelque 2 000 personnes pourraient perdre leur emploi, dans un secteur où, justement, il y a un manque de personnel et toutes les substitutions dues au manque d’enseignants ne sont pas couvertes.
L’absence d’appel aux oppositions pendant les années de crise il y a une dizaine d’années a engraissé le vivier d’intérimaires à la temporalité en surnombre -plus de six ans enchaînés d’éventuels contrats, selon la réglementation espagnole-. Dans le cas du secteur de l’éducation, cela concerne 16 825 personnes, mais le nombre d’intérimaires de plus de trois ans -le maximum fixé par la réglementation européenne- est de 35 804 personnes. Pour cette raison, des processus de stabilisation de ces personnels ont été ouverts dans toute l’Administration. Concrètement, l’Education offre 29 279 places fixes : 12 859 via des concours de mérite (sans examen), 14 246 via des oppositions extraordinaires en juillet et 2 174 de plus via des oppositions ordinaires, à moyen terme.
La plateforme des enseignants intérimaires, Pindoc, avait déjà averti il y a quelques jours du risque que près de 2 000 enseignants soient licenciés à l’issue de l’ensemble du processus -en décembre 2024-, s’ils ne passent pas les concours de mérite ou les oppositions, avec un coût de 30 millions d’indemnités. Si le chiffre était atteint, cela signifierait un transfert fort pour le secteur, où un manque de professeurs est décelé dans de nombreuses spécialités et où des centaines de postes restent non pourvus faute de suppléants.
La possibilité de cessation du personnel intérimaire est envisagée dans la loi 20/2021 sur les mesures urgentes visant à réduire l’emploi temporaire dans l’emploi public. Concrètement, la dix-septième disposition additionnelle établit que les intérimaires percevront une indemnité de 20 jours par année travaillée « à compter de la date de rupture effective ».
L’éducation a assuré s’engager à créer une commission dès septembre prochain « pour étudier la situation des personnes intérimaires qui, ayant les exigences et ayant participé, n’ont pas été sélectionnées dans les processus de stabilisation, et pouvoir évaluer leur continuité » comme enseignants. Cette commission sera créée au sein de la table sectorielle, où sont représentés les principaux syndicats de l’éducation.
Pindoc considère que la mesure est « insuffisante » et demande que tous les intérimaires au-delà des intérims se voient directement attribuer un poste fixe. Et ils se souviennent que les personnes touchées par les licenciements seront principalement des femmes d’âge moyen, ayant des responsabilités familiales et qui ne peuvent pas étudier de manière adéquate pour les oppositions. « Ce n’est pas possible que quelqu’un qui a été enseignant pendant 17 ans ne soit soudainement plus en mesure d’exercer », critique le porte-parole du Pindoc, Víctor del Arco.
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Le syndicat Ustec, majoritaire dans le secteur de l’éducation, critique l’absence de cahier des charges de l’Education et réclame un pacte de stabilité pour ces intérimaires, afin que les nominations soient garanties. « Ce qui n’a pas de sens, c’est de licencier un enseignant, de devoir lui verser une indemnité et de repartir ensuite dans la piscine intérimaire en repartant à zéro, sans mérite », déplore la porte-parole, Iolanda Segura.