Je me souviens, il y a de nombreuses années, lorsque j’ai été invité à l’Escola d’Estiú de l’Association Rosa Sensat, animée par la grande pédagogue Marta Mata. Et j’étais fier de me retrouver dans ce milieu bilingue, où l’enseignement dans la langue maternelle était défendu, mais surtout l’école démocratique était défendue, de tous et pour tous, orientée vers la formation de citoyens libres et donc responsables. Je ne sais pas si j’idéalise dans ma mémoire ces jours si différents de la « plume fleurie » franquiste, pleine d’exclusions et d’impositions identitaires. Car voyez-vous, notez-en une autre dans l’épuisant catalogue de mes illusions rédemptrices, j’étais convaincu que la transformation démocratique de l’Espagne aurait son point d’appui en Catalogne, dans la Catalogne européenne et cultivée, dans la Catalogne plurielle. Oh, s’ils m’avaient donné un pourboire pour chaque mirage de bienfaiteur auquel j’ai jamais cru, j’aurais maintenant une retraite de politicien aisé et je n’aurais pas besoin d’écrire chaque semaine pour essayer de détromper ceux qui sont aujourd’hui aussi bêtes que moi ! Attention, car il en coûte plus cher de détromper que de tromper…
Il y a des moments où les blagues sont difficiles, pas nécessairement frivoles, avec lesquelles ces colonnes de la dernière page doivent être alignées. Excusez-moi d’être mortellement sérieux. Demain, des milliers de personnes descendront dans les rues de Barcelone, espérons-le plusieurs milliers, convoquées par Escuela de Todos/Escola de Tothom, pour affirmer que l’espagnol est aussi la langue véhiculaire dans l’éducation, l’administration, etc. Ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas seulement d’un problème linguistique : il s’agit de défendre notre citoyenneté. En Catalogne, les séparatistes veulent démontrer que c’est là qu’ils gouvernent, pas la Constitution. Et le gouvernement collabore au bâillonnement de la Catalogne espagnole. Demain, à 12h30, rendez-vous pour les démocrates.
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