13,5% des familles à faible revenu ne demandent pas de bourse de salle à manger car elles ne savent pas comment s’y prendre

Deux ouvriers servent de la nourriture dans une cantine scolaire.EFE

13,5% des familles espagnoles à faible revenu ne demandent pas de bourse de salle à manger pour leurs enfants parce qu’elles ne savent pas comment le faire, comme le rapporte ce mercredi l’ONG Educo dans son rapport L’enquête, qui a été réalisée sur plus de 2 000 ménages de toutes les communautés autonomes, analyse l’accès à la cantine dans les écoles primaires publiques (de 6 à 12 ans).

La directrice générale d’Educo, Pilar Orenes, assure que la situation est préoccupante car si une famille ne sait même pas par où commencer le processus, il lui est presque impossible de l’obtenir, à moins qu’elle ne reçoive de l’aide. « Les processus de demande de bourses de cantine fonctionnent dans les communautés autonomes depuis de nombreuses années et, cependant, ils continuent d’être inconnus d’une partie de la population qui pourrait en bénéficier », souligne Orenes.

L’accès aux bourses de salle à manger est un autre aspect du problème. Sur les 30,3 % de familles interrogées qui ont demandé une bourse, seulement 54,8 % l’ont reçue. Les bourses atteignent les ménages les plus vulnérables, mais pas ceux qui risquent de devenir vulnérables ou ceux dont les budgets sont très serrés. Sur le pourcentage qui n’a pas pu bénéficier de l’aide, 76,8% ont expliqué qu’ils dépassaient le niveau de revenu maximum. Pour Orènes, le système des bourses doit s’adapter à la réalité. « Dans nos projets, nous voyons de nombreux cas de familles à faible revenu qui dépassent à peine le maximum autorisé pour demander une bourse et elles ne bénéficient pas de ce soutien alors qu’elles sont au bord de la précarité », ajoute-t-il. Les 16,1 % restants disent avoir été écartés pour des raisons administratives et 7,1 % ne savent pas pourquoi.

L’utilisation de la salle à manger diminue à mesure que la situation économique des familles se détériore. 42,98% des familles avec enfants à l’école primaire dans les centres publics utilisent la salle à manger, 37% ne restent pas et seulement 12% le font à certaines occasions. Dans le cas des ménages à revenu élevé, la fréquentation quotidienne de la salle à manger atteint 50 %, alors que dans les ménages à faible revenu, elle chute à 36 %. Si la salle à manger était gratuite, trois familles sur quatre (75%) disent qu’elles amèneraient leurs fils et leurs filles, selon le rapport.

47,2 % des ménages madrilènes déclarent avoir besoin d’une certaine aide pour payer la salle à manger de leurs enfants, mais seuls 27 % ont demandé la bourse. Parmi ceux-ci, un peu plus de la moitié l’ont reçu, selon le rapport. Le plus faible pourcentage de fréquentation en salle se situe en Andalousie, où à peine 33% accèdent à ce service. La pauvreté dans cette communauté autonome atteint plus de 40% des enfants et seulement 11,8% des étudiants reçoivent une bourse de salle à manger.

Educo défend la nécessité de garantir un accès gratuit à la cantine scolaire à tous les élèves en risque de pauvreté et d’exclusion, pour lequel un investissement de 1 073 millions d’euros serait nécessaire, selon les calculs de l’ONG. En Espagne, l’aide à la cantine scolaire n’atteint que 11,2 % des garçons et des filles dans l’enseignement obligatoire, selon sauver les enfants. Un chiffre minimum si l’on veut couvrir les 27,4% qui vivent dans la pauvreté.