Le ministre de l’Éducation, Josep Gonzàlez-Cambray, s’est vanté ces derniers jours que cette année scolaire « aucun centre n’appliquerait 25 % d’espagnol ». Le président de la Generalitat, Pere Aragonès, a assuré dimanche dernier, lors de la Diada, qu’ERC avait assuré que « l’école continue d’être en catalan ». Mais la réalité est différente. Actuellement, sur les 27 centres concernés par une condamnation qui les oblige à appliquer ledit pourcentage, il y en a 20 qui appliquent la mesure judiciaire, selon les données de l’Assemblée pour une école bilingue (AEB). Le ministère de l’Éducation assure qu’il n’en connaît aucun qui continue à l’appliquer, mais différents directeurs admettent à ce journal qu’ils le font.
Jusqu’à la fin de l’année dernière, 27 centres — et 48 étudiants — étaient concernés par des décisions de justice qui les obligeaient à appliquer 25 % d’espagnol — ce qui équivaut à une matière de plus dans cette langue co-officielle — dont 10 ont des mesures de précaution et 17 avec des phrases, selon l’éducation. Le premier jour, le ministère leur a envoyé une notification les assurant qu’ils devaient ignorer les peines et considérer qu’il existe un nouveau cadre réglementaire qui appuie la décision. À la fin du cours, deux lois ont été approuvées qui réglementent l’utilisation des langues à l’école et qui rejettent tout type de pourcentage, et selon la Generalitat, ces nouvelles réglementations sont au-dessus des peines.
« Tous les centres soutenus par des fonds publics doivent garantir, dès le début de cette année scolaire, le respect de ce nouveau cadre réglementaire et, par conséquent, les mesures judiciaires qui ont été déterminées dans l’application de 25% de l’enseignement de la langue espagnole », a assuré la lettre signé par la secrétaire générale du département, Patrícia Gomà.
Mais la note Education n’a pas convaincu la majorité des directeurs des 27 centres concernés. Selon l’AEB, l’entité qui a promu et géré devant les tribunaux les demandes de 25% d’espagnol, un total de 20 écoles qui maintiennent la mesure imposée par les juges. Au lieu de cela, sept d’entre eux l’auraient éliminé. L’entité calcule ce chiffre grâce aux informations collectées par les familles elles-mêmes. Le ministère de l’Éducation n’est pas d’accord et assure qu’il n’est pas au courant qu’un centre applique les 25 %.
Cependant, différentes adresses des centres concernés avouent à ce journal qu’elles respectent l’ordonnance du tribunal. « On va le garder jusqu’à ce qu’on ait l’ordonnance du juge », assure un réalisateur qui demande à ne pas être cité. Les enseignants consultés s’accordent à souligner que la note envoyée par l’Éducation il y a deux semaines ne leur donne pas de « sécurité juridique », puisque le tribunal n’a pas encore entériné la décision de la Generalitat. Alors ils voient l’ordre donné par l’Education hâtivement. « On veut plus de sécurité, pas des sauts dans le vide », clame un autre réalisateur. Les centres assurent qu’ils ont parlé avec le ministère et qu’il est au courant de leur décision.
En juillet, l’Éducation a demandé au Tribunal supérieur de justice de Catalogne (TSJC) de révoquer les mesures judiciaires, sur la base de cette nouvelle réglementation. Et en septembre, il l’a également informé de l’ordre qu’il avait donné aux écoles. Pour l’instant, le tribunal n’a pas statué. La décision judiciaire sur ces nouvelles lois est également en attente. Et c’est que le TSJC les a renvoyés devant la Cour constitutionnelle car il doute de leur légalité et considère qu’ils entrent en conflit avec les sentences publiées ces dernières années en référence à la garantie de la véhicularité du castillan. En attendant ces prononcés, les tribunaux refusent d’imposer de nouvelles mesures liées à 25%, mais n’ont pas fait référence aux cas déjà accordés.
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Pour les administrateurs, la question des 25% est pour eux particulièrement délicate car, devant l’inaction de la Generalitat à reconnaître l’espagnol comme langue véhiculaire — comme les tribunaux l’avaient demandé avec insistance —, les juges ont choisi de s’adresser directement à eux et de les tenir responsable de la candidature. « J’ai dû aller au TSJC et le juge m’a dit de l’appliquer. Ils nous ont signalés », indique l’enseignant.
Les dirigeants dénoncent avoir reçu des « menaces » d’être à nouveau dénoncés. L’AEB a informé le TSJC des centres qui n’appliquent plus la langue espagnole à 25% et porte plainte contre les responsables du département ainsi que contre les directeurs. L’entité prépare d’autres actions de protestation, comme une manifestation ce dimanche à Barcelone.
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