Un amendement urgent à la loi universitaire

L’École technique supérieure d’architecture de Valence, dans une image d’archive.JÉSUS CISCAR

La bonne nouvelle du traitement sans heurts de la nouvelle Loi Organique du Système Universitaire (LOSU) au Sénat porte en elle le germe d’une mauvaise nouvelle : certaines revendications importantes largement partagées par les écoles d’Architecture en Espagne sont restées lettre morte. Le centre du problème est double : la nouvelle loi ne résout pas la difficulté des professeurs permanents à exercer une activité professionnelle en tant qu’architectes et, deuxièmement, elle réduit les heures de dédicace des professeurs associés à l’université. Ce n’est pas rien : en l’état actuel de la loi, le seul contact qu’ont les étudiants en architecture avec la pratique réelle dans la rue, le métier lui-même, passe par ces professeurs. Comme le dit le texte, ces enseignants sont recrutés parmi des « professionnels prestigieux » en activité, afin que les classes trouvent un lien direct entre les savoirs théoriques qui y sont enseignés – géométrie, représentation, calcul, législation, urbanisme, de la construction, du design. , de théorie et d’esthétique ou de design — avec la dimension pratique du métier auquel ils devront se consacrer.

Certaines matières sont longues à cuisiner et prennent du temps, car chaque élève doit savoir résoudre le même problème posé à tous : la localisation d’un bâtiment ou la réparation d’une pathologie. Et il n’y a jamais un résultat unique et parfait, mais un large éventail de solutions qui font partie de l’enseignement. La contribution du personnel enseignant associé, majoritaire dans de nombreuses écoles, est fondamentale et ne peut être limitée à 120 heures par an, car nos plans d’études envisagent une durée plus longue, car pour cette cuisson lente, la relation continue élève-enseignant est essentielle. Cette méthodologie d’enseignement est devenue une référence que de nombreuses écoles d’architecture nous demandent sans cesse de répéter dans leurs pays respectifs.

Rendre difficile et garder l’expérience professionnelle des professeurs titulaires et des professeurs titulaires hors de la salle de classe, et réduire le nombre d’heures de matières à caractère éminemment pratique enseignées par des associés, pourrait équivaloir à ce que des étudiants en médecine étudient la chirurgie cardiaque avec un professeur qui a n’a jamais subi d’opération cardiaque. Ce non-sens a été résolu par la loi pour le domaine de la santé, mais il ne l’a pas été pour l’architecture, comme si son apprentissage n’avait pas à être à la fois théorique et pratique. Il n’est pas nécessaire de remonter à la sagesse éprouvée de Vitruvio pour comprendre que l’architecture se nourrit d’un apprentissage transversal de multiples matières. En fait, il suffit de remonter à l’année 2005 et à la directive européenne qui a établi la nécessité d’assurer deux professions qui convergent dans les soins : celle de la santé des personnes et celle des soins de comment et où ces mêmes personnes vivent.

Il est encore temps pour les parties de reconsidérer le coût de la réduction des heures des professeurs agrégés

LOSU a assumé la nécessité de lier théorie et pratique pour la santé, mais n’a pas compris que la même exigence est incontournable dans le domaine de l’architecture. L’architecture peut être enseignée sans avoir construit un seul bâtiment, sans aucun doute, mais il est préférable que celui qui enseigne à faire des bâtiments ait appris à faire des bâtiments et puisse ainsi transmettre le métier non seulement dans sa dimension théorique et abstraite mais aussi dans sa dimension pratique et empirique. Maintenir l’interdiction pour les professeurs d’architecture d’exercer le métier d’architecte dévalorise la carrière et gaspille ou dilapide les connaissances acquises en classe, là où s’apprend l’architecture. La participation des professionnels à l’école risque de tomber en désuétude et de briser une tradition qui s’est avérée fructueuse depuis des décennies : l’apprentissage partagé, côte à côte, entre élève et professionnel. Il est encore temps pour les parties de reconsidérer le coût de la réduction des heures des professeurs associés et l’étranglement de l’activité professionnelle pour ceux qui se consacrent à son enseignement.

Pour toutes ces raisons, nous pensons que la proposition que nous avons déjà remise au ministre Joan Subirats avec quelques modifications fondamentales des articles 64.3 et 79e, faisant référence à la directive européenne 2005/36/CE sur la santé et l’architecture, ainsi qu’au huitième régime transitoire et celui lié aux modalités contractuelles actuelles. Aucune de ces questions n’a été ajoutée à la loi ni par le ministère ni par les groupes parlementaires. Mais il est encore temps. Paradoxalement, la responsabilité de la reconsidérer appartient au même gouvernement qui a su rédiger une loi sur la qualité de l’architecture considérée comme un modèle par le président de la Commission européenne et continuellement citée comme exemplaire.

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