La baisse persistante du taux de natalité laisse de nombreuses salles de classe vides, notamment dans les zones rurales. Même si la crise démographique a commencé à affecter le réseau éducatif il y a déjà quelque temps, c’est aujourd’hui que ses effets se font le plus sentir. Au cours des cinq dernières années, le nombre d’élèves du deuxième cycle préscolaire (de trois à six ans) a diminué de 145 071, et à l’école primaire, le nombre d’élèves de 6 à 12 ans a diminué de 159 288. Au total, les deux cycles totalisent 304 359 étudiants de moins. Si l’on considère que la baisse des inscriptions à l’école maternelle et primaire a été de 358.856 au cours des 10 dernières années et que la grande majorité, 314.017, correspond au deuxième cycle de l’enfance, il est évident que le phénomène s’accélère chaque année et pas de manière inattendue, mais moins choquante.
Les dernières données sur la natalité ne poussent pas à l’optimisme : en juin, seuls 155 629 enfants étaient nés en Espagne, alors qu’au cours de la même période de 2016, 199 382 étaient nés. Cela signifie que chaque année, les cohortes qui rejoignent le système éducatif sont plus petites et il y a de plus en plus de places vacantes, ce qui conduit à réduire le nombre de files d’attente par centre et même à fermer des écoles. Mais la perte démographique n’a pas le même impact sur le réseau public que sur le réseau privé concerté. Au cours des 10 dernières années, 112 écoles primaires publiques ont fermé leurs portes, tandis que le réseau privé les a augmentées de 80. Et la répartition territoriale n’est pas uniforme : seules l’Aragon, les Îles Baléares, le Pays Basque et Madrid ont le nombre d’écoles publiques. augmenté. L’une des raisons est que la baisse de la natalité affecte plus intensément les zones rurales, mais aussi certaines stratégies d’approvisionnement du réseau concerté, qui intègre des classes d’éducation préscolaire de 0 à 2 ans pour fidéliser les familles et obtenir plus de scolarisation. dans les étapes suivantes.
Le système éducatif a désormais la possibilité de profiter de l’excédent budgétaire généré par la baisse de la natalité pour baisser les ratios d’élèves par classe et améliorer les ressources pédagogiques des centres, tant en enseignants qu’en matériels. Et aussi de donner une impulsion définitive à la scolarisation universelle de 0 à 2 ans. Actuellement, 71,3% de ces enfants sont scolarisés, contre 22% il y a vingt ans, et dans l’ensemble du cycle, le niveau de scolarité atteint 45,6%. Il s’agit du niveau le plus élevé de l’histoire, mais plus de la moitié des enfants de cet âge sont encore scolarisés. Et là aussi, on observe des inégalités territoriales flagrantes : de 56 % de scolarisation de 0 à 2 ans en Galice à 24 % à Murcie. Offrir à ce stade des places publiques suffisantes et gratuites doit être une priorité, car en plus de favoriser les naissances, la scolarisation précoce des enfants en situation de vulnérabilité est l’un des instruments les plus efficaces pour lutter contre les inégalités sociales dès l’enfance.