Certains enfants commencent l’été avec des cahiers remplis de devoirs. D’autres ont près de deux mois et demi de vacances devant eux sans aucune obligation scolaire à faire. Entre un extrême et l’autre, comme chaque année, le débat pour savoir s’il faut ou non mettre des devoirs pour l’été a lieu. Il y a des éducateurs qui sont en faveur de ne pas les mettre d’aucune sorte et d’autres qui les considèrent très pratiques. Le débat n’est pas tranché, mais il a permis de remettre en cause le modèle des tâches excessives et aveugles qui avait été appliqué. En Espagne, cette aide a été largement abusée et cela ne s’est pas traduit par une meilleure position dans les évaluations internationales. Un élève de 15 ans passe 6,5 heures par semaine à faire ses devoirs, alors que la moyenne de l’OCDE est de 4,5 heures et que les pays en tête de ce classement, la Finlande ou la Corée du Sud, en passent à peine trois.
Il existe un consensus sur le fait que les devoirs ne doivent en aucun cas être une accumulation d’exercices programmés ou répétitifs, ni une surcharge génératrice de stress et d’angoisse chez l’enfant. Il est montré que L’excès de devoirs n’apporte pas de meilleurs résultats scolaires et, au contraire, elle peut contribuer à creuser les inégalités sociales. Les enfants de familles disposant de ressources culturelles propres ou capables de payer des renforts seront avantagés par rapport à ceux dont l’environnement culturel et matériel est moins propice.
Focaliser le débat sur la dichotomie « devoirs oui, devoirs non » simplifie une réalité toujours moins schématique, et aussi les emplois peuvent être de plusieurs natures. Il est vrai, comme le préconisent les partisans de leur élimination totale, que l’été est fait pour se reposer, que les enfants ont droit à des loisirs et qu’ils doivent pouvoir s’amuser, profiter de la famille et des amis et même s’ennuyer, ce qui n’est pas si tant pis si cela les oblige à aiguiser l’imagination. Mais en Espagne, les vacances sont très longues et une telle interruption prolongée des routines et des habitudes peut avoir des effets négatifs sur la capacité d’apprendre. Évidemment, la situation n’est pas la même dans une famille qui a les ressources pour organiser des vacances créatives et stimulantes dans lesquelles ses enfants continuent d’apprendre d’une manière différente, que dans des familles débordées par le travail, avec des parents ayant beaucoup moins de vacances que leurs enfants. .. et sans moyens pour occuper le temps libre, les enfants finissent donc par passer des heures devant des écrans sans aucune surveillance. Planifier la journée ou la semaine avec le dévouement des garçons à une sorte d’activité intellectuelle n’a pas la moindre contre-indication et les aide à apprendre à gérer leur propre temps.
Dans tous les cas, les tâches de l’été doivent être conçues en fonction des besoins éducatifs et des caractéristiques personnelles de chaque enfant, en collaboration avec sa famille : ne pas exagérer le stress ni les occuper artificiellement par des travaux mécaniques ou anodins.