A partir d’aujourd’hui, la Cour constitutionnelle va tenir une session plénière dans des circonstances exceptionnelles, découlant de son absence de renouvellement, qui aurait dû avoir lieu en juin dernier, et de la « dernière tentative » de négociation annoncée hier par le gouvernement et le PP pour débloquer à la fois le tribunal lui-même de garanties telles que le Conseil de la magistrature. Ce caractère exceptionnel de la situation se traduit par le fait que la Cour constitutionnelle maintient sa volonté de ne pas traiter les questions les plus importantes en attente de jugement avec sa composition actuelle, désormais expirée.
Les magistrats s’appuient également sur l’accord pour éviter d’avoir à se prononcer sur l’acceptation ou non de la venue des magistrats nommés par l’Exécutif, au cas où celui-ci déciderait de les nommer sans attendre que le collège des magistrats choisisse le d’autres, deux qui correspondent. Le tribunal espère, en bref, que le gouvernement et le PP parviennent à un accord qui lui permette de débloquer les ressources contre les lois qui ont été essentielles dans cette législature et dans les législatures passées, et de pouvoir retrouver un rythme d’activité normal, dans lequel le des recours en inconstitutionnalité contre des lois comme la loi sur l’avortement, pendantes depuis 2010, ou contre la réforme éducative de la loi Celáa, ou la loi sur l’euthanasie.
Désormais, la Cour constitutionnelle statue surtout sur des recours d’amparo qui sont également importants, car ils résolvent des problèmes spécifiques de violations alléguées des droits fondamentaux, mais qui, lorsqu’ils sont soulevés sur des cas particuliers, ont beaucoup moins de répercussions sur l’ensemble des citoyens. Le tribunal ne veut pas que les controverses d’autres étapes se répètent, dans lesquelles le fait de résoudre des questions très controversées avec une composition expirée a provoqué de fortes controverses et une perte de prestige. En parallèle, les magistrats restent attachés à éviter des fractures internes telles que celles provoquées par l’arrêt sur la déclaration de l’état d’alerte face à la pandémie, motivant des arrêts approuvés à 6 voix contre 5, qui pourraient éventuellement se reproduire à l’égard de lois comme celles mentionnées.
Dans la Constitution, il y a la certitude que ce type de divisions et d’affrontements se reproduirait maintenant au cas où, faute d’accord avec le PP, le Gouvernement nommerait les deux magistrats qu’il devrait nommer au sein du tribunal des garanties lui-même, sans que le Conseil du Pouvoir Judiciaire ait élu le sien. Des sources constitutionnelles estiment que si l’Exécutif n’a pas déjà franchi cette étape, malgré le fait que le Conseil soit installé depuis plus d’un mois en violation flagrante de la loi fixant au 13 septembre la date limite des nominations, c’est justement pour éviter un nouveau naufrage au tribunal, qui aurait pu conduire la session plénière de cet organe à ne pas donner son « placet » à l’incorporation des deux nouveaux magistrats nommés par le Gouvernement.
En tout état de cause, les mêmes sources supposent que l’exécutif procèdera à de telles nominations si les pourparlers avec le PP échouent à nouveau et que toute possibilité de parvenir à un accord est perdue. Dans un tel cas, les magistrats du secteur progressiste de la Cour se battront pour que les nouveaux magistrats puissent accéder à la Cour constitutionnelle, mais conscients que dans un climat d’affrontement définitif entre le Gouvernement et le PP, il serait difficile d’obtenir le soutien des membres du secteur conservateur de l’organisme de garantie. Dès lors, certains et d’autres préfèrent qu’il y ait un pacte et que ni les populaires ni les socialistes ne se sentent tentés de rendre des comptes sur les forces ou l’influence qu’ils conservent dans la Constitution.
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